Projets de recherche subventionnés (Canada)

Recherche individuelle :

« La traduction et la conquête spirituelle en Amérique hispanique (1492-1810) » – CRSH – 2011-2014

« L’impact de la traduction sur les questions identitaires dans la presse coloniale du Venezuela (1808-1822) » – CRSH – 2007-2010.

Le rôle de la traduction dans le processus d’indépendance du Venezuela (1780-1830)

CRSH – 2001-2003.

L’impact de la traduction sur les questions identitaires dans la presse coloniale du Venezuela (1808-1822) – CRSH –  2007-2009.

Les marques de cohérence et de pertinence en traduction et en rédaction

CRSH –  2000-2001.

Les procédés de ré-expression en interprétation

Programme spécial de subvention aux professeurs adjoints – 1999-2000.

La sélection et la formation d’interprètes au Canada

CRSH – 1999-2000.

Les niveaux d’analyse et de ré-expression en traduction

CRSH – 1998-1999.

Aide aux revues savantes :

META Journal des traducteurs – FRQSC – 89 557 $ – 2015-2019.

META Journal des traducteurs – CRSH – 90 000 $ – 2015-2018.

Aide aux ateliers :

« Traduction : Territoires, mémoire et histoire / Translation : Territories, memory and history » – XXVIe Congrès ACT/CATS » – CRSH – 2014.

Colloque international « La presse ancienne dans le monde atlantique » – Département de littératures et de langues modernes – Études hispaniques – Université de Montréal, 17-18 mai 2012 – Agence Universitaire Francophone

Colloque international « Médiations transculturelles dans les espaces ibéro-américains. Langues, littératures et traduction » DLLM – Études hispaniques. Université de Montréal. CRSH – 2010.

Traduction et philosophie / Translation and Philosophy – XXIIe Congrès ACT/CATS

CRSH – 2009.

« La formation en traduction : pédagogie, docimologie et technologies /Translator formation: pedagogy, evaluation, and technologies – XXe Congrès ACT/CATS »

Congrès international Critical Link 3

CRSH  –  2001.

Projets de recherche subventionnés (International)

«Interculturalité et traduction »
Groupe de travail Québec-Mexique – 2011-2013

« Catalogación y estudio de las traducciones de los franciscanos españoles »
Chercheur principal : Antonio Bueno García, Universidad de Valladolid. Co-chercheur.

« Diccionario histórico de la traducción en España: contextos receptores ».
Chercheurs principaux : Francisco Lafarga, Universitat de Barcelona
Luis Pegenaute, Universitat Pompeu Fabra.
Ministère de la science et de l’innovation d’Espagne. Co-chercheur.

« Historia de la traducción en Hispanoamérica »
Projet de recherche en deux volets coordonnés :
1) « Diccionario histórico de la traducción en Iberoamérica ». Chercheur principal F. Lafarga, Universitat de Barcelona
2) « Biblioteca de traducciones iberoamericanas » Chercheur principal L. Pegenaute, Universitat Pompeu Fabra
Ministère de la science et de l’innovation d’Espagne. Co-chercheur.

Projets de recherche non-subventionnés

Rédaction d’un manuel de rédaction française destiné aux futurs traducteurs fondé sur les relations logiques dans le discours et quelques-unes des principales difficultés de rédaction des comptes rendus de travaux scientifiques.

Traduction française de l’ouvrage : Memorias de América Latina (2002). Fondo editorial de la Facultad de Humanidades y Educación, Caracas, Universidad Central de Venezuela, 393 p. [Compilation des principaux textes (divers auteurs) constitutifs de l’identité latino-américaine.]

Subventions de voyage

CEISAL – Salamanca, BRVD, 28 juin au 1er juillet 2016.

Conférences et séminaires à l’Université de Brasilia, DRI, 16-20 septembre 2013

52e Congrès international d’américanistes – Seville, 17-21 juillet 2006.

Groupe de recherche sur l’histoire de la traduction en Amérique latine – HISTAL

Le groupe est né du projet CRSH « Le rôle de la traduction dans le processus d’indépendance du Venezuela (1780-1830) » en 2001. Dirigé par Georges L. Bastin, il est composé d’étudiants latino-américains du niveau de maîtrise et de doctorat, qui collaborent de près ou de loin au projet CRSH, au site Web de HISTAL et à la diffusion de l’histoire de la traduction latino-américaine. Ses membres les plus proches sont Ángela Campo et Álvaro Echeverri. D’autres chercheurs, étudiants et professionnels, au Canada et ailleurs dans le monde, collaborent par leurs conseils, leurs informations ou même leurs textes.

En plus des recherches liées au projet CRSH, le groupe élargit petit à petit ses intérêts au reste de l’Amérique latine. C’est dans ce but qu’il réunit une importante documentation constituée de livres, de revues périodiques et de documents divers organisés selon la classification Dewey.

L’activité principale au cours des derniers mois a été la construction du site Web qui vise à couvrir toutes les activités de traduction, sur toute l’étendue de l’Amérique latine et depuis les temps précolombiens. Son principal artisan et webmestre est Ángela Campo.

Le groupe s’est également donné pour tâche d’être présent à l’occasion de congrès internationaux comme le XVIIe congrès de l’ACT qui se tiendra à Winnipeg les 29-30 et 31 mai prochains.

Finalement, le groupe travaille à des recensions d’ouvrages de traduction rédigés en espagnol ou traitant de la traduction en Amérique latine. C’est le cas des recensions faites par Georges L. Bastin et déjà publiées à propos des ouvrages de Samuel López Alcalá La historia, la traducción y el control del pasado, Efraín Kristal Invisible Work. Borges and Translation et Luis Pegenaute La Traducción en la Edad de Plata. Le groupe élabore en ce moment des recensions des revues espagnoles HERMENEUS et TRANS.

Entrevue avec Prof. Georges L. Bastin sur le projet HISTAL

Le rôle de la traduction dans le processus d’indépendance du Venezuela (1780-1830)

Projet de recherche individuelle – CRSH

L’hypothèse de ce projet est que l’indépendance du Venezuela repose largement sur l’assimilation d’idées et de textes étrangers, rendus accessibles et diffusés en grande partie par la traduction.

L’objectif général du projet, dont l’approche est interdisciplinaire (traductologie, histoire, sciences politiques entre autres), est de déterminer l’apport des traducteurs et de la traduction au processus d’indépendance du Venezuela de 1780 à 1830[] par la traduction de textes (traités, déclarations, constitutions, etc.) des grands penseurs du Siècle des Lumières et du mouvement révolutionnaire en France et aux États-Unis. Ces textes, par la connaissance qu’en possédaient les principaux acteurs de l’émancipation vénézuélienne (tels Simon Bolivar et Francisco de Miranda) ont largement inspiré la conjoncture révolutionnaire de ce pays sur les plans idéologique, politique, économique et social. Ils ont fait l’objet d’une démarche assimilatrice, déjà vérifiée en poésie notamment dans les traductions de Andrés Bello et de Antonio Pérez Bonalde (Bastin 1996, 1998).

La méthodologie consistera en une approche discursive de la traduction visant à étudier comment la traduction opère la transformation de l’original, dans quelles conditions, et quel est l’impact du texte traduit sur la société et la culture réceptrices au cours de la période donnée. Pour ce faire, un travail « archéologique »[] identifiera les traducteurs et le contexte dans lequel ils évoluaient et réunira des textes originaux et leurs traductions. Ensuite, une analyse comparative de ces derniers fera ressortir les stratégies de traduction, à savoir les transformations, les adaptations et les modes d’assimilation opérés par la traduction. Finalement, divers outils d’interprétation permettront de déterminer l’influence des textes traduits sur le processus d’émancipation et sur l’émergence du concept de nation au Venezuela.

L’intérêt d’une telle étude réside dans la mise au jour d’un aspect méconnu de l’histoire des idées en Amérique latine, à savoir le rôle clé joué par la traduction à un moment crucial de l’histoire du Venezuela et du continent. Cette étude contribuera ainsi à enrichir les études hispaniques et latino-américaines, dans leur dimension philosophique, politique et historique.

[]La période commence en 1781 avec l’insurrection des Comuneros, qui marque le début de la crise de la société colombienne, et se termine en janvier 1830, année de la désintégration de la Grande Colombie.

[]Le terme est repris de Foucault (1969), L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard.

La question identitaire dans la presse coloniale traduite à l’époque de l’indépendance du Venezuela (1808-1822)

La presse est le registre de l’histoire d’un pays, le reflet vivant tant des grands événements que des faits mineurs. Les grands idéaux et les nouvelles triviales alimentent les pages des périodiques pour servir les objectifs de leurs éditeurs. Ceux-ci ont toujours le souci d’informer, mais ce souci n’est jamais neutre. Il reflète les conceptions sociales, économiques, scientifiques ou politiques des concepteurs, auteurs et commanditaires qui, au-delà de l’information, visent la formation de leur lectorat. Si cela est vrai de toute presse à toute époque et en tout lieu, le cas de la presse coloniale constitue un exemple privilégié du souci de création identitaire du lectorat. Du fait, notamment, de l’ambiguïté de l’identité tant des hommes de presse que du lectorat. Les premiers, intellectuels « illustrés », se considéraient « the same but not quite » (Bhabha, 1994), et le second était constitué de sujets colonisés, intellectuels et commerçants, qui revendiquaient leur monde propre, tout en appartenant à celui de leur métropole. C’est aussi le cas de la presse coloniale à l’époque de l’indépendance du Venezuela (1808-1822).

Parmi les sources d’information et d’inspiration des journalistes de l’époque figurent en bonne place les idées et les nouvelles en provenance des États-Unis et d’Europe. La traduction constituait donc l’un des principaux outils de travail que les rédacteurs de périodiques mettaient au service de leurs desseins. Elle est la représentation de la négociation d’une identité culturelle.

Le rôle fondamental joué par la traduction en Amérique hispanique, et en particulier au Venezuela, à l’époque de l’indépendance, a été démontré dans les écrits des philosophes (européens et américains) et dans les documents officiels devenus constitutifs des nouveaux États. La presse n’a toutefois jamais fait l’objet d’une étude « traductologique » du fait, peut-être, de la complexité du corpus. En effet, la « traduction » dans la presse n’apparaît pas souvent sous sa forme conventionnelle. La « traduction » dans la presse est rarement intégrale, en ce sens que le texte d’arrivée ne correspond généralement pas au format de l’original dont il n’est souvent qu’une synthèse. Or, la presse de l’époque la plus « chaude » de l’indépendance (à partir de 1808) a été le bouillon de culture et le véritable propagateur des idées pro indépendantistes.

Le présent projet, qui se situe dans le cadre des études descriptives de la traduction, cherchera, par une approche descriptive et fonctionnelle à déterminer les conditions et les stratégies qui régissent la production et la réception des traductions, ainsi que l’incidence de celles-ci sur les discours identitaires nationalistes. Par l’analyse des comportements traductionnels dans la presse à l’époque de l’indépendance du Venezuela, nous chercherons à formuler des généralisations à propos du rôle de la traduction dans la constitution d’une identité et d’une culture propres à la Région.

La pédagogie de la traduction et de l’interprétation

À la suite de sa thèse de doctorat (1990) sur la notion d’adaptation en traduction (vue comme réexpression créative), Georges L. Bastin a travaillé sur les questions reliées à l’étape de réexpression du processus de traduction. Selon lui, la traduction est avant tout une activité onomasiologique et la pédagogie de la traduction professionnelle gagnerait donc à s’attarder davantage sur les techniques de génération, de rédaction et d’organisation des textes. Les questions posées sont plus précisément celles de la réexpression (techniques de rédaction), de la logique et de la cohérence textuelles ainsi que de la créativité dans l’expression écrite. L’évaluation de ces questions et, en particulier, celle de la réexpression créative chez les débutants est aussi abordée.